Au XVIIIe siècle, Vienne est la capitale européenne de la musique et voit naître une succession impressionnante de grands noms de l’histoire de la musique: Haydn, Mozart, Beethoven, Schubert...
Des musiciens de cette époque ayant passé une grande partie de leur vie à Vienne, Schubert est le seul à y être à la fois né et mort, sans presque jamais quitter cette ville. Parfait symbole du "voyageur" romantique ("Wanderer"), tant par sa vie que par son oeuvre, Schubert est aussi le dernier représentant d’un certain classicisme viennois. Successeur de Haydn et Mozart, admirateur de Beethoven qui représente l’idéal inaccessible, Schubert n’en sera pas moins un novateur. Il a déjà écrit ses treize premiers quatuors et ses huit premières symphonies avant que la Neuvième Symphonie de Beethoven ne soit créée à Vienne en 1824. Un roi de la musiqueLibre de toutes contraintes, il bouscule les formes musicales, avec le lied par exemple, où s’épanouira en premier son génie créateur. Il devient l’égal des maîtres qu’il vénère (Goethe, Schiller, Heine) par le pouvoir de sa musique et est l’inspirateur d’un groupe amical et culturel qui se nourrit de lui au point de prendre son nom pour enseigne de ses réunions régulières - les "Schubertiades". Mais au début du XIXe siècle, après la chute de Napoléon, Vienne devient le siège d’un congrès européen, le Congrès de Vienne (1814-1815), qui est accompagné de fêtes et de réceptions brillantes. Vienne, la ville qui danse, est alors livrée à la fièvre italienne : succès croissant de l’opéra italien et engouement des Viennois pour Rossini. A Vienne, le vrai roi de la musique sera bientôt Johann Strauss. Deux univers musicaux cohabitent : l’un brillant et officiel en surface, l’autre souterrain et souvent désespéré, auquel Schubert et son groupe appartiennent. Schubert n’aura de cesse, dans ses dernières années, de réclamer le droit d’exister. Il meurt en 1828 à l’âge de 31 ans, un an seulement après Beethoven, laissant un catalogue considérable de plus de 1000 oeuvres. Schubert est certainement l’un des compositeurs ayant le plus influencé les générations suivantes. On ne compte plus les transcriptions de ses oeuvres qui ont été effectuées aux XIX et XXe siècles et ses oeuvres continuent d’inspirer les compositeurs d’aujourd’hui. C’est pourquoi, et pour la première fois dans l’histoire de La Folle Journée, trois compositeurs ont été invités à écrire une oeuvre d’après une pièce précise de Schubert ou dans l’esprit du grand musicien viennois : les Japonais Dai Fujikura, Toshio Hosokawa et le Français Bruno Mantovani ont accepté l’invitation.
Les contemporains de Schubert (1797-1828):
1995 : Mozart
1996 : Beethoven
1997 : Schuber pour le bicentenaire de sa naissance.
1998 : Brahms
1999 : « Hector, Gabriel, Maurice et les autres » ou les compositeurs français entre 1830 et 1930 : Berlioz, Fauré ,Ravel ,mais aussi Debussy Saint-Saëns, Franck, Lalo, Messiaen…
2001 : « La folle journée d'Ivan Illitch » (d'après le personnage de Tolstoï) ou les compositeurs russes de 1850 à nos jours : Tchaïkovsky, Prokofiev, Alexandre Scriabine, Moussorgsky, Stravinski, Chostakovitch…
2002 : Mozart et Haydn.
2003 : « Le baroque italien » : de Monteverdi à Vivaldi.
2004 : La « génération romantique de 1810 » : Chopin, Liszt, Schumann, Mendelssohn…
2005 : « Beethoven et ses amis » : Salieri, Weber, Cherubini, Diabeli…
2006 : « L'Harmonie des Nations » (la période 1650-1750):
2007 : « L'Harmonie des Peuples » (la période 1860 - 1950).
2008 : Schubert et ses contemporains.